Il Suffira D'Un Duc - Bianca Blythe - Читать онлайн любовный роман

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Blythe Bianca

Il Suffira D'Un Duc

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3 Страница

Une bourrasque frappa Margaret. Le vent, qui avait semblé insignifiant lorsque Margaret avait fait la file au dehors, se classant plus bas dans l’irritation que l’incessant crachin, était à présent impossible à ignorer. Si seulement le duc avait décidé de briser la tradition et d’avoir une chambre au rez-de-chaussée. Margaret avait su qu’elle n’aurait pas dû sortir par la fenêtre, même avant d’avoir vu la façon exacte dont les sourcils majestueux du duc avaient bondi vers ses cheveux élégamment ébouriffés.

On ne sortait pas des chambres à coucher par les fenêtres.

Cela dit, on ne devrait pas non plus être ligoté aux montants des lits.

Curieusement, les actes de Margaret avaient semblé indiqués, mais elle fut envahie par une gratitude nouvelle pour l’usage des escaliers et les raisons de leur incontestable popularité. L’escalade de façades n’était pas une activité courante, même pour les sportifs.

Margaret n’était pas sportive. Courir ne faisait qu’irriter sa généreuse poitrine, et s’adonner à d’autres exercices, qui consistaient à plier et contorsionner son corps dans d’étranges positions, la faisait se sentir ridicule.

Et pourtant, elle se tenait là, sur un balcon étroit.

Elle regarda en bas. Les invités ne faisaient plus la file à l’extérieur de la résidence. La dernière chose dont Margaret avait besoin était que quelqu’un la remarque et crie « Au voleur ». Ou, encore pire, que quelqu’un la reconnaisse. Il n’y avait aucune explication possible pour justifier qu’une débutante soit sur le balcon menant à la chambre à coucher d’un duc. Après tout, aucun chaperon n’était à ses côtés. Pas même Grand-mère Agatha, qu’elle parvenait habituellement à inciter à l’accompagner pour des visites qui présentaient moins d’intérêt pour sa propre mère.

Margaret évalua la situation. Le problème d’être cramponnée à un balcon était l’air à présent frisquet. Des rafales de vent la frappaient continuellement, emportant sa robe couleur canari comme si elles étaient ravies d’avoir autant de tissu avec lequel jouer. Même si le vent décidait d’être moins actif, l’air glacial resterait tout de même piquant.

En-dessous d’elle, des calèches passaient, déposant parfois des passagers, ou emportant parfois ceux qui se contentaient de faire une brève apparition avant une longue nuit à errer de réception en réception.

La pluie éclaboussait Margaret, glissant le long de ses doigts. Elle avait déjà détruit ses gants de dentelle en essayant de rompre ses liens.

Margaret était contente de ne pas voir l’expression du duc – mais même si elle ne voyait pas son visage, elle savait qu’il devait être horrifié.

Margaret remua les jambes. Des voix résonnèrent en dessous, et elle se tapit contre le balcon, souhaitant que l’architecte ait conçu la façade avec moins d’enthousiasme pour les colonnes. Personne n’avait à ce point besoin d’un bâtiment ressemblant à un temple grec quand – même en Grèce – les gens avaient arrêté d’adorer leurs dieux des siècles auparavant.

La voix de sa mère retentit. Elle allait fouiller le balcon.

Le cœur de Margaret s’affola, se précipitant de-ci de-là, sans se préoccuper des autres vaisseaux sanguins du corps. Respirer devint de plus en plus difficile.

Elle devait se cacher.

Tout de suite.

Malheureusement, les balcons faisaient d’horribles cachettes.

Une idée lui vint. Margaret grimpa hâtivement par-dessus le rebord du balcon et plaça ses pieds sur le petit côté de la brique sur sa gauche.

Cela marchait, et Margaret rayonna. D’autres femmes auraient peut-être craint le manque de stabilité, mais Margaret avait réussi. Elle s’accrocha à la balustrade en fer du balcon, et maintenant, si sa mère ouvrait la porte – quand sa mère ouvrirait la porte – Margaret serait cachée.

C’était parfait.

La pluie continua à dégouliner sur son visage et ses mains ; elle continua à mouiller sa robe, mais cela n’avait pas d’importance. Une demi-heure plus tôt, elle avait été certaine qu’elle serait forcée d’épouser le duc. Et, bien que l’homme n’ait montré aucun signe de cruauté, elle n’avait aucun désir d’épouser un homme obligé de devenir son mari. Il saurait toujours qu’il était un duc, et qu’elle n’était qu’une jeune fille réservée introduite dans le beau monde par la seule force de la soudaine abondance d’argent de son père.

— Ohé ! Là-haut ! cria un homme.

Margaret se figea. Sa robe n’avait aucune chance de se fondre dans le mur de briques, et elle maudit le fait que le duc de Jevington n’ait pas manies excentriques qui l’auraient incité à ordonner que les briques soient peintes d’une couleur assortie au soleil. Au lieu de cela, la maison ressemblait à toutes les autres résidences de la rue. Seule la composition exacte des colonnes et des fioritures différait.

— Descendez, jeune fille. C’est dangereux, là-haut ! cria l’homme.

Oh, bon sang.

Le vent souffla en rafale, mais échoua à emporter la voix de l’homme. La mère de Margaret allait fouiller le balcon d’un instant à l’autre, et cet instant arriverait plus tôt que prévu si cet homme continuait à faire étalage des capacités de son diaphragme.

Margaret jeta un regard vers le bas. Il était facile à repérer. Il portait une cape et un haut-de-forme, la livrée habituelle des cochers.

Margaret tourna le buste de manière peu élégante vers l’homme, même si se retourner quand on devait garder le pied sur le bord d’une brique au-dessus d’une fenêtre et garder les mains agrippées à la balustrade d’un balcon, comptait parmi les choses les plus stupides à faire. Si seulement Margaret avait accordé plus d’intérêt à la pratique sportive. Elle s’était toujours moquée des femmes qui estimaient ces manœuvres comme étant le sommet de leur journée, leur préférant les joies de la mémorisation de nouveaux faits scientifiques.

Margaret posa un doigt sur ses lèvres, espérant que l’homme se tairait.

— Attention, ma petite dame ! brailla-t-il.

Elle répéta son geste.

— Vous avez vu cette jeune femme ? cria l’homme en tournant la tête.

Margaret grimaça d’embarras.

L’homme n’était pas la seule personne à l’extérieur. Aucun doute, dans quelques minutes, il aurait ameuté tous les cochers pour la regarder. Pire, il pourrait attirer l’attention du majordome se tenant à l’entrée, pour la regarder.

— Silence ! articula-t-elle silencieusement.

La porte du balcon s’ouvrit, et Margaret se figea. Puis la porte fut refermée d’un claquement, avant que l’homme ne puisse à nouveau crier, et le soulagement envahit Margaret.

Elle était sauvée.

Elle essaya d’ajuster sa position, pour qu’elle puisse remonter sur le balcon et attendre jusqu’à ce que sa mère ait quitté la chambre du duc. Une bourrasque de vent la renversa presque, semblant désireuse d’agrandir la déchirure de sa robe pour augmenter son indécence.

Les doigts de Margaret glissèrent. Elle lutta pour conserver sa prise, mais de la pluie tomba encore, enveloppant sa main de liquide glacé.

Le cœur de Margaret tressauta d’incertitude, mais elle serra les dents.

Je peux y arriver.

Je dois y arriver.

Margaret se concentra pour raffermir sa prise autour de la balustrade, ne se préoccupant pas de savoir si elle avait l’air ridicule depuis la rue.

Elle ne pouvait pas lâcher.

Lâcher signifiait probablement des blessures.

Lâcher signifiait probablement la mort.

— Accrochez-vous, ma petite, cria l’homme. Ne tombez pas. Vous n’avez pas envie de vous tuer.

Les braillements de l’homme n’étaient pas rassurants.

— Cette fille va mourir, dit-il d’une voix sonore. Ici, à Grosvenor Square. Imaginez un peu. Ça ne vaut pas le coup d’être une voleuse, ça non.

Le cœur de Margaret bondit dans sa poitrine, et la pluie froide continua à l’arroser. Des gouttes se glissèrent sous son col, dégoulinant dans son dos avec plus de force que le champagne n’avait réussi à montrer.

Margaret claqua des dents, mais elle tint bon.

D’autres voix se firent entendre en-dessous d’elle, les roues d’une calèche grincèrent sourdement, et un cheval hennit, mais Margaret tint bon.

Le processus restait difficile. L’épuisement montait en elle, et une douleur lui parcourut le bras. Le vent souffla en rafale dans sa direction, fouettant des boucles de cheveux sur ses yeux.

Ses doigts glissèrent.

Sapristi.

Margaret dégringola.

Elle agita les mains en l’air, essayant de se raccrocher à quelque chose, n’importe quoi.

Ses boucles furent balayées hors de ses yeux, mais tout ce qu’elle vit fut de la grisaille.

Elle battit des bras vers le haut, comme s’il pouvait y avoir quelque chose à agripper, mais il n’y avait rien : c’était la fin.

Margaret s’écrasa.

Elle rebondit.

Rebondir n’était pas le résultat auquel elle s’était attendue. Elle roula, puis tomba encore, atterrissant cette fois sur les pavés.

Elle était vivante. C’était un état qu’elle avait pris pour acquis, mais qu’à présent, elle appréciait beaucoup.

De gouttes de pluie froides continuaient à atterrir sur elle, son corps était douloureux, et sa robe était maintenant à la fois déchirée et boueuse, mais cela n’avait pas d’importance.

Je suis vivante.

Elle soupira.

Avec délice.

— Mademoiselle ?

Le majordome a l’air sévère de tout à l’heure descendit prestement d’une calèche, suivit par le cocher bavard qui était sur le trottoir.

Margaret se releva péniblement des pavés. Son turban à plumes avait atterri dans une flaque de boue, et une plume avait été délogée de son perchoir. Bien que Margaret ait souhaité avoir une excuse pour ne pas le porter, la vision de son turban abimé manquait de la satisfaction qu’elle avait imaginée.

Le majordome l’examina avec la vigueur d’un homme habitué à chercher la moindre tâche en polissant l’argenterie.

— Vous allez bien ?

— Oui.

Elle allait bien. Elle était debout, et ses mains fonctionnaient.

Margaret observa la calèche. De toute évidence, elle avait atterri sur le toit de la calèche et cela lui avait sauvé la vie.

— Vous l’avez déplacée pour moi ?

Le majordome hocha la tête.

— Après que cet homme m’ait alerté, j’ai envisagé de rentrer et de vous atteindre par le balcon, mais j’ai pensé que ceci serait plus rapide.

— Merci, dit-elle.

— Vous auriez pu détruire cette calèche, aboya le cocher. Bien content que ce ne soit pas la mienne.

Il dirigea un regard sévère vers le majordome avant de reprendre.

— Les calèches coûtent cher.

— J-Je n’avait pas l’intention de tomber, bégaya Margaret.

Le cocher fronça ses épais sourcils et lui lança un regard noir.

Il se tourna vers le majordome.

— Dois-je aller chercher un vigile ? Elle était peut-être en train de cambrioler ! Une robe terriblement élégante, pour une vagabonde. Très suspect.

Le majordome lui adressa un sourire aimable.

— Je pense que c’est une invitée, Monsieur.

— Une invitée ? dit le cocher dont les yeux s’écarquillèrent. Vous en êtes certain ?

— Il est difficile d’oublier une robe de cette nuance de jaune. Il en va de même pour ce turban.

Le majordome dirigea son regard avec gravité vers la flaque et son contenu détruit.

Les hommes continuèrent à parler, mais Margaret ne pouvait plus écouter. Elle devait partir.

Même les plus excentriques n’étaient pas supposées escalader l’extérieur des balcons ducaux. Margaret n’avait pas survécu pour être réprimandée davantage. Son statut dans le beau monde était déjà suffisamment bas. Elle n’avait certainement pas besoin de rumeurs disant qu’elle était une cambrioleuse. Elle ne pouvait pas rester là, mais elle ne pouvait pas retourner au bal avec une robe déchirée et boueuse non plus.

Des cochers lui jetèrent des regards curieux depuis leurs calèches, certains passant la tête sous la petite pluie fine.

Si seulement son propre cocher attendait là. Malheureusement, il ne passerait les prendre qu’à minuit. Le ciel était peut-être sombre, mais elle doutait qu’il soit déjà proche de cette heure, et Margaret n’avait aucun désir de l’attendre.

— Voulez-vous entrer à l’intérieur ? demanda le majordome.

Margaret hésita.

Ne pas rester sous la pluie était tentant. Elle ne devrait pas rester ici et continuer à converser avec des cochers déconcertés. Un invité pourrait sortir de la résidence à tout moment. La présence de Margaret serait impossible à ne pas remarquer, et la réputation de Margaret deviendrait encore plus discutable.

Margaret n’avait peut-être pas été découverte au lit avec le duc, mais se retrouver seule, dans la rue, dans une robe déchirée et chiffonnée, n’était pas une franche amélioration.

Et pourtant…

Même si elle ne pouvait absolument pas s’attarder au dehors, elle ne pouvait pas s’aventurer à l’intérieur. Il était évident qu’elle rencontrait plus de membres de la haute société à l’intérieur.

Elle ferma très fort les yeux.

Sa mère avait réussi à ruiner sa réputation après tout, et tout ce que Margaret avait accompli, c’était de s’assurer que le duc de Jevington ne soit impliqué dans aucun scandale.

Elle fronça les sourcils.

Elle était à Grosvenor Square.

Daisy vivait à proximité.

Margaret pouvait lui rendre visite, puisque Daisy ne serait pas au bal.

— Vous devriez vraiment rentrer à l’intérieur, dit gentiment le majordome.

— Je devrais l’embarquer pour voir si c’est pas une criminelle, dit le cocher. C’est pas bon signe quand une femme cambriole une maison dans un beau quartier comme ça.

— Je n’allais pas cambrioler, protesta Margaret.

— Alors qu’est-ce que vous alliez faire ? demanda le cocher. Ça m’a tout l’air d’être ce que vous alliez faire, même si vous aviez une invitation.

Margaret le fixa du regard.

Le majordome et le cocher la dévisagèrent en retour.

D’accord.

Margaret remua les jambes.

— Ça doit être une professionnelle, en plus, songea le cocher. Parce que je ne l’ai même pas remarquée en train de grimper.

Ce n’était plus le moment de réfléchir davantage, peu importe combien le processus de la réflexion était précieux en temps normal. Margaret partit en courant.

Elle souleva ses jupes pour éviter de marcher sur leur ourlet et se précipita dans la rue. Elle évita de regarder les calèches, comme si ne pas croiser les yeux des cochers signifiait qu’ils ne remarqueraient pas une bourrasque jaune canari avec des boucles brunes.

Elle s’enfuit de Grosvenore Square, puis tourna dans une rue adjacente, puis une autre. Trop tard, elle prit conscience qu’elle n’avait même pas un réticule et n’avait d’argent pour un fiacre.

Elle serra les dents.

Elle ne cherchait pas un fiacre – pas encore.

Elle cherchait Daisy.

Enfin, elle arriva à la résidence de son amie.

Elle envisagea d’escalader jusqu’à la fenêtre de son amie. Mais contrairement aux héroïnes des romans de Loretta Van Lochen, elle ne sentait pas en mesure d’escalader l’immeuble. Même le balcon du duc s’était révélé dangereux.

En outre, Daisy était sensée et n’aurait probablement pas laissé sa fenêtre ouverte. Cette partie de Mayfair était peut-être agréable, mais cela restait Londres, et de nombreuses personnes en manque d’argent était au courant de la richesse de ce quartier.

Margaret lissa sa robe, consciente que de la boue formait des croûtes en divers endroits. Lisser sa robe n’était en rien comparable à laver sa robe, la sécher et la repasser, mais cela devrait suffire.

Elle saisit le heurtoir, le frappa et après un certain temps, le majordome ouvrit la porte.

S’il était indigné d’avoir été interrompu dans ses projets de repos nocturne, il ne l’exprima pas à haute voix. Par contre, il ouvrit grand les yeux et fit la moue.

— Je suis vraiment désolée, dit vivement Margaret. Mais je désirais parler à Miss Holloway.

Le majordome se renfrogna, et elle frissonna sous son regard dur.

— Est-elle chez elle ? demanda Margaret d’une voix tremblante.

— Miss Holloway n’est pas encline à batifoler en ville à des heures indues de la nuit.

La voix du majordome retentit d’un ton autoritaire. Il excellait sans aucun doute à diriger les valets, apparaissant peut-être même dans leurs rêves après un incident particulièrement maladroit dans leur service.

Margaret frémit, comme s’il était un capitaine de navire qui venait d’annoncer que le mât du bateau s’était abîmé dans l’océan et que leur survie était incertaine.

— Puis-je la voir, cependant ?

Le majordome soupira, et son comportement assuré se teinta de perplexité.

— Ce n’est pas une heure normale pour les visites, jeune demoiselle.

Des coups sourds résonnèrent à l’étage, et Margaret fut soudain reconnaissante pour la puissance de la voix du majordome.

— Oh, Jameson, appela Daisy depuis la mezzanine. Vous n’avez pas besoin de prétendre être un chien de garde. Ce n’est que Miss Carberry.

— Vous n’avez pas vu son accoutrement, murmura Jameson, et ses lèvres se tordirent de cette façon particulière si commune aux gens qui avaient trouvé la répartie parfaite, et tentaient, pour des raisons de conservation d’emploi, de ne pas émettre leurs sarcasmes à haute voix.

Daisy agita la main à travers les barreaux de la rampe.

— Ne vous préoccupez pas de lui. Montez.

Margaret hocha la tête et se hâta de grimper les escaliers. Daisy resta bouche bée lorsque Margaret approcha. De toute évidence, elle venait de remarquer sa tenue.

— Je suppose que vous vouliez bavarder.

— Euh – oui.

Daisy tourna sa chaise et roula en direction de sa chambre. Margaret se hâta de la suivre.

— C’est aimable à vous de me rendre visite, dit Daisy.

Une horloge comtoise égrenait énergiquement son tic-tac.

— Je suis désolée pour l’heure tardive, dit Margaret.

— Balivernes, dit Daisy avec gaieté. J’étais simplement en train de lire. Bien que j’adore Raison et Sentiments, je ne m’inquiète plus de savoir si Edmund oubliera complètement Elinor, et la lecture ne recèle plus la même urgence.

Une porte s’ouvrit et Mrs Holloway passa la tête. Ses boucles blondes étaient recouvertes d’un bonnet de nuit, et ses sourcils blonds assortis s’élevèrent de surprise.

— Miss Carberry ?

La gorge de Margaret fut soudain sèche, mais elle parvint à s’abaisser en une révérence hâtive.

— Enchantée de vous voir.

— Bien sûr, dit Mrs Holloway dont le regard descendait vers la robe de Margaret. Il est assez tard.

— Je sais, dit Margaret d’un air désolé. Je crains que ce ne soit urgent.

Arriver chez une amie à une heure tardive était un manquement certain à l’étiquette, même si les tomes les plus épais dédiés à ce sujet échouaient à mettre explicitement en garde contre cette pratique. Leurs pages se consacraient à des avertissements sévèrement formulés contre les dommages irréparables qui s’ensuivraient après s’être laissé aller à un malencontreux faux-pas en prenant la mauvaise fourchette.

Non, Margaret était certaine qu’elle avait commis un grave manquement à la politesse.

Mrs Holloway l’examina prudemment.

— Votre mère sait-elle que vous êtes ici ?

Maman. Les doigts de Margaret s’agitèrent. Que faisait sa mère, en ce moment ? Continuait-elle ses recherches ? Margaret espéra qu’elle avait eu le bon sens de s’abstenir. La dernière chose dont elle avait besoin était que sa mère informe tout le monde au bal que Margaret était perdue, alors qu’elle n’avait aucune preuve et donc, qu’il ne pourrait jamais y avoir de mariage.

Non. Sa mère possédait un certain bon sens. Sa mère s’inquiétait peut-être, mais en vérité, Margaret refusait de se sentir coupable. Pas après ce qui était arrivé.

— Je prends ce long silence pour un non, dit Mrs Holloway.

Les joues de Margaret s’enflammèrent.

— Je vous assure qu’il y a réellement une affaire assez urgente dont j’aimerais discuter.

Mrs Holloway se dandina. Son inconfort était palpable, comme si elle avait atteint le sommet de la complexité en matière d’éducation d’enfant.

— Ne vous impliquez pas, Daisy.

— Maman ! grogna Daisy. Margaret ne participe tout de même pas à des activités illicites.

— J’imagine que ce serait inhabituel, dit finalement Mrs Holloway, le regard rivé à la robe de Margaret comme si elle prenait en considération le fait que l’apparence échevelée de Margaret soit aussi inhabituelle.

Bien que l’apparence de Margaret n’atteigne jamais une perfection irréprochable – ses boucles épaisses glissaient hors des épingles quel que soit le temps qu’elle passait à les arranger, et sa robe s’arrangeait toujours pour rester froissée en permanence – elle avait habituellement un air plus respectable.

Finalement, Mrs Holloway soupira.

— Soyez brève.

Daisy fit un grand sourire.

— Bien sûr.

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